A propos du
primal
pratiqué
avec partenaire
ou individuellement.
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[« Formé par le Dr. Janov de 1989 à 1995,
j’ai travaillé pour le Primal Training Center
en tant que thérapeute primal certifié et supervisé de 1993 à 1995. »]
". . . Je ne connais personne
qui soit « guéri » à ce jour. La
thérapie primale se devrait d’être pratiquée en relation avec d’autres. Ce
n’est que dans un cadre d’empathie et de relations chaleureuses que nous
pouvons guérir de la privation et de l’isolement que beaucoup d’entre nous
ont subi au tout début de nos vies. C’est pourquoi je pense que la thérapie
primale avec un ou une partenaire est préférable au fait de pratiquer le
primal individuellement. Ce qui ne veut pas dire que pleurer quand on
est seul doit être déconseillé. Bien au contraire ! Tous les enfants
sont un témoignage du fait que se mettre en colère ou pleurer spontanément en
réaction à la douleur est naturel et curatif. C’est l’essence même de la
thérapie primale. Je pratique personnellement le primal seul quand j’en sens
le besoin. En d’autres termes, je m’autorise à pleurer
lorsque je sens de la tristesse, habituellement le matin. Quand je suis dans
une humeur de ce genre, mon rituel est le suivant : Je me prépare une
bonne tasse de café, je mets une musique apaisante (j’aime particulièrement André Gagnon), je m’installe
confortablement dans mon fauteuil, je lis quelque chose qui m’inspire, je
m’accorde deux heures de temps hors de la « pression » quotidienne,
je fais attention aux sensations dans mon corps, j’observe ma respiration
(est-elle superficielle ou profonde ?) et je laisse mes pensées
vagabonder. Il se peut qu’une pensée, une image ou une
sensation s’impose d’elle-même et assez vite la tristesse se métamorphose en
larmes, tandis que les pensées, les images ou les sensations se font plus
précises, plus spécifiques. Puis « ah ah ! », je ressens l’origine
de ma tristesse, et je me sens alors prêt à poursuivre ma journée. Voici
toute l’étendue que revêt ma pratique du primal lorsque je suis seul. Ce contre quoi j’aimerais vous mettre en
garde, c’est le fait d’essayer de façon
systématique de faire émerger des sentiments par soi-même, seul(e) dans une
boîte primale ou ailleurs, sans un contact occasionnel avec un(e) partenaire
ou avec un(e) thérapeute, dans l’espoir que cela vous fera
« guérir ». Cela peut vous conduire à abréagir*-
(causes courantes : trop forcer, sentiments qui ne cheminent pas de
l’intérieur vers l’extérieur)-. Le primal avec partenaire est théoriquement
une meilleure option parce qu’il va à contre-courant de la tendance à
l’isolement qui nous a rendu dysfonctionnels ou névrotiques à l’origine. Par ailleurs, la thérapie primale peut être
très onéreuse si l’on considère que c’est l’affaire de toute une vie. Au
passage, je ne connais personne qui soit « guéri » à ce jour. Je connais des
gens qui sont sur la voie de la guérison. Cela reste vrai depuis vingt-cinq
ans que nous nous connaissons. Il n’y a rien d’anormal à cela, si on
considère que rien que pour rester physiquement en bonne santé, c’est à dire
sans que sa santé ne se dégrade, il est recommandé de faire de l’exercice
trois à cinq fois par semaine. Bien entendu, beaucoup de choses peuvent mal
tourner pendant une séance avec un(e) partenaire. J’en ferai le sujet d’un
prochain article. Pour l’instant, j’aimerais simplement encourager à la
réflexion sur ce qui peut mal tourner, y compris lorsque vous partagez vos
sentiments avec un être humain chaleureux et dans l’empathie. A cette fin, voici un petit questionnaire
que j’ai mis au point pendant ma formation au Centre Primal de Janov. _________________________ 1. Pensez-vous pouvoir reconnaître l’une des
situations suivantes pendant une séance avec un(e) partenaire ? a. votre partenaire est en troisième ligne. 2. Est-ce que ressentir
maintes et maintes fois sa souffrance (disons par exemple de se sentir abandonné(e)
en tant qu’enfant) est suffisant pour obtenir une résolution ? 3. Quelle est la différence
entre sentir sa souffrance et sentir son besoin ? 4. Est-ce que sentir vos
sentiments (souffrance et besoin) est suffisant pour changer votre vie ?
Que
feriez-vous dans les cas suivants? 1.
Votre partenaire vient aux séance et, en
règle générale, parle rarement de ce qui se passe dans sa vie ou de ce qui
déclenche en elle des sentiments dans son présent. 2.
L’expression de ses sentiments est
généralement limité à de la colère. 3.
Votre partenaire n’exprime jamais de colère.
4.
Durant une séance typique, il pleure un peu, tousse, s’étrangle, cherche
sa respiration, pleure un peu, s’arrête, baille, parle un peu, etc. Ne se
sent pas mieux après une séance. 5.
Sent depuis des mois combien ses parents le
haïssaient. Pleure beaucoup mais ne semble pas aller mieux. Semble de plus en
plus dépressif ou anxieux. 6.
Répète depuis un mois ou plus « Je me
sens coincé… je n’avance pas… Rien ne marche… à quoi ça sert ?… »
Pas de toussotements ni de manifestations physiques. 7.
Ses pleurs ne vous touchent pas. Ils donnent
l’impression d’être forcés et geignards. Vous vous ennuyez. Cela fait déjà un
moment que vous avez pris conscience de cela. * A propos de l’abréaction : Celle-ci peut se produire lorsque un client essaie “à tout prix”
d’obtenir un sentiment. Ces tentatives pour sentir donnent immanquablement
l’impression d’être simulées et non naturelles. Le(la) thérapeute ne se sent
pas ému(e) ni touché(e). Au contraire, le client est plutôt une source
d’agacement, car le sentiment est essentiellement artificiel et donne
l’impression d’une sorte de crise de folie. Cela est susceptible de se
produire lorsqu’un client se sent “obligé de produire un résultat”. Cette pression peut être subtile. Par exemple, l’attente implicite du
thérapeute ou du partenaire, la formule de l’isolement initial de trois
semaines coûtant des milliers de dollars, l’interruption soudaine de la vie quotidienne
combinée à l’attente d’une cure rapide, tout cela peut conduire à abréagir. J’aimerais également souligner que des abréactions se produisent lorsque
des clients s’échappent du contexte de leur réalité présente et essaient à
tout prix de faire de la thérapie primale en allant trop vite dans le passé. Cela
m'est en partie arrivé au début, lors de mes trois semaines intensives. |
Vous pouvez écrire à l’auteur à primal@consultant.com
Réal Beaulieu a également écrit Primal Theory vs
Past Lives Theory
Primal Therapy:
What It Is and What It Is Not
On The Origins
of Death Anxiety
Before The
Plunge: Preparing For Primal Therapy